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Etat des lieux du café en France en 2022
En France, comme dans le monde, le marché du café est en plein essor. Après l’avènement des capsules, aujourd’hui c’est le café en grain et la touche barista qui fait fureur.
Le café est une boisson énergisante mais elle est devenue ces dernières années aussi une boisson de gourmet : Cafés de spécialité qui s’opposent aux cafés vendus en supermarchés de par sa qualité, maison indépendantes de torréfactions qui fleurissent un peu partout sur le territoire français, les barmans et mixologues qui jouent avec le café dans leurs cocktails.
Même les grands Chefs s’y intéressent, comme Anne-Sophie Pic (étoilée Michelin), qui a mis le café au même niveau que ses vins, en proposant un menu accompagné de cafés divers.
Bref, le café est devenu une véritable affaire de gastronomie : on le consomme pour son goût. Café long au goût noisette, qui réveille le matin; expresso aux saveurs grillées et chocolatées le midi ou encore celui de la pause de l’après midi, plutôt floral et léger.
Nous avons voulu faire un état des lieux du marché du café en France en 2022 et décrypter ses tendances. Un peu d’histoire, des chiffres et des informations, triées, recoupées, pour vous permettre d’y voir plus clair.
Un peu d’histoire
La consommation de café a commencé véritablement au XVe siècle au Yémen, puis s’est répandue dans le royaume arabo-ottoman, pour finalement atteindre l’Europe. C’est la deuxième marchandise la plus échangée au monde après le pétrole et la boisson la plus consommée après l’eau.
La consommation mondiale était estimée à 9 millions de tonnes en 2018, soit l’équivalent de 2 milliards de tasses consommées chaque jour.
Le Brésil, les États-Unis, le Japon, les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord sont les plus grands consommateurs de café, tandis que la majeure partie de la production mondiale provient du Brésil, du Vietnam, de la Colombie et de l’Indonésie. En général, la production se fait dans de petites exploitations de moins de 5 hectares.
La France est un marché mature qui continue à prendre de la valeur grâce à une différenciation toujours plus grande des produits par des goûts et des emballages différents. La concentration du marché est élevée et les entreprises qui ouvrent la voie sont notamment Nestlé, JDE et Lavazza.
Le café biologique continue d’avoir un faible taux de pénétration et de croissance en France, mais pourrait être un des segments qui dynamisent le marché dans un futur à moyen terme. Ce dynamise semble en 2020 se dessiner puisque la propension du café bio semble augmenter.
La pandémie de la Covid-19 a modifié le paradigme des habitudes de consommation des Français, dans la mesure où depuis la crise sanitaire, les Français cherchent à consommer de manière plus saine. Cela s’est traduit par une augmentation du chiffre d’affaires du café bio et également par une augmentation de l’offre de café bio.
Présentation et définition du marché
Le café est la deuxième marchandise la plus échangée au monde après le pétrole et la boisson la plus consommée après l’eau. La consommation mondiale était estimée à 9 millions de tonnes en 2018, soit l’équivalent de 2 milliards de tasses consommées chaque jour (source IVS).
La France est le septième marché mondial du café derrière le Brésil, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Indonésie, le Japon et l’Italie. Les Français ont acheté plus de 200.000 tonnes de café dans la distribution en 2020, soit plus de 44 millions de tasses consommées par jour en France (Source IRI).
La consommation moyenne des Français est de 5,4kg par an et par habitant (Source IVS). C’est toujours la boisson préférée des Français qui sont 93,6 % à en boire (Syndicat du café).
Pourquoi les français consomment-ils du café ?
Pour 33% des consommateurs Français, le café est essentiellement une boisson énergisante, et pour 16% c’est un moyen de socialiser, la fameuse pause café du travail, qui permet aussi des réunions informelles où les infos passent parfois mieux. Mais c’est pour 74% d’entre eux une affaire de goût et d’odeur (Source Yougov 2021)
Le plaisir reste donc la motivation première de consommation du café, la gourmandise a dépassé l’aspect pratique dans l’esprit des consommateurs pour plus de 60% des consommateurs (étude Allegra World Coffee Portal Research and Analysis, 2019).
Le café se consomme où et quand ?
77% des consommateurs de café en boivent au moins une fois par jour à domicile, et pour 75% c’est le petit déjeuner qui est le moment de prédilection, pour déguster un café.
1 consommateur sur 4, boit du café hors domicile, au moins 1 fois par jour. Et cette consommation hors domicile, a lieu principalement au travail, pour 56% et au restaurant pour 55%. La consommation au bar arrive en 3ème position, avec 46% des consommateurs. (Source Yougov 2021).
En moyenne 90% du café consommé est caféiné et 10% décaféiné. (Source Yougov 2021). Le café se consomme sous différents modes de préparations, en 2021 : 58% d’expresso, 23% d’allongé, 15% sont des latte, hors domicile.
Les machines de prédilections pour la consommation du café pour les français :
Les machines à dosette (28%) et cafetières à filtre (22%) sont les plus utilisées à domicile. Pour ce qui est de la consommation en extérieur 22% se fait avec des machines italiennes ou à pression et 20% sont des machines à grain. (Source Yougov 2021).
Le mode de consommation du café en France :
De plus en plus de consommateurs sont amateurs de café en dosettes. Le concept est rapide, pratique et par conséquent adopté par l’ensemble des marques. 67% boivent du café en dosettes, 53% du café moulu, 26% du soluble, et 13% du café en grains. (Source LSA conso).
Par ailleurs, il existe plusieurs types de consommateurs de cafés. Les routiniers sont ceux qui le boivent presque exclusivement en dosettes et pour leur donner de l’énergie. Les consommateurs dit « conscients » aiment surtout le café bio et labellisé, acheté dans des boutiques spécialisées.
Les experts considèrent le café comme un produit de luxe et n’achètent que des grandes marques. Enfin, les hypes privilégient le café à emporter.
Le café biologique continue d’avoir un faible taux de pénétration et de croissance en France. Il représente 5,2% des ventes totales (Source SIRI) mais pourrait être un des segments qui dynamisent le marché dans un futur à moyen terme. La propension du café bio semble augmenter : + 22 % de croissance du café bio en 2019 (Source Syndicat du café).
La pandémie de la Covid-19 a modifié le paradigme des habitudes de consommation des Français, dans la mesure où depuis la crise sanitaire, les Français cherchent à consommer de manière plus saine. Cela s’est traduit par une augmentation du chiffre d’affaires du café bio et également par une augmentation de l’offre de café bio.
La France est un marché mature qui continue à prendre de la valeur grâce à une différenciation toujours plus grande des produits par des goûts et des emballages différents. La concentration du marché est élevée et les entreprises qui sont les leaders du marché, et ouvrent la voie, sont notamment Nestlé, JDE et Lavazza.
L ‘Industrie du café :
Dans le monde :
Le café représente des échanges mondiaux entre 10 et 15 milliards de Dollars par an en moyenne.
40 % de la récolte mondiale de café est torréfiée par trois entreprises et 55 % du café est commercialisé par seulement cinq négociants. Nestlé, société suisse de l’agroalimentaire, détient 22,2% des parts du marché mondial du café.
Le néerlandais Jacobs Douwe Egberts (JDE) représente 10,1%. JDE est propriétaire des marques L’Or, Tassimo ou encore Senseo. Fin mai 2020, JDE levait EUR 2,25 milliards lors de son entrée en bourse européenne.
Le reste du marché est ensuite bien plus fragmenté incluant des acteurs tels que l’italien Lavazza, qui détient 2,7% du marché mondial, Starbucks (2,5%) ou encore Meo, Segafredo et Illy. Pour faire face à la forte concurrence du marché, ces sociétés rachètent de plus petites enseignes pour consolider leur positionnement.
Lavazza a ainsi racheté Merrild et Carte Noire, respectivement des marques historiques au Danemark et en France en 2015 et 2016. En 2017, Nestlé investit dans Blue Bottle, marque californienne, pour se positionner dans le café artisanal.
En février 2019, Nestlé investissait 7,15 milliards de dollars, pour s’offrir les droits perpétuels de commercialiser les produits Starbucks (hors produits des magasins et prêts-à-boire. (Source geneva-intelligence.ch).
En France :
Le secteur regroupe 42 acteurs (hors brûleries de quartier), dont 6 très grandes entreprises et 23 PME. Soit 3287 emploies directs en France (Source Alliance 7). En France, on retrouve trois principaux acteurs, qui se partagent 81% du marché.
Il s’agit des groupes JDE, Carte Noire-Lavazza et Nestlé, mais on peut aussi citer Malongo, Meo, les marques de distributeurs, Segafredo, Illy, Cafés Richard… Ils ont chacun leur domaine de prédilection. (Source : Virginie Somon, la secrétaire générale du syndicat du café).
Cela représente un marché hors domicile de 1500 millions d’euros (Source Kantar) et pour la grande distribution un marché de 3051 millions d’euros (Source IRI).
Nescafé est le numéro 1 mondial, avec 5 500 tasses de café de la marque bues en moyenne par seconde sur Terre. Le groupe n’est pas spécialisé dans le secteur du café, il est néanmoins l’un des plus grands groupes agroalimentaires du monde. Il est en effet présent dans 64 pays et compte 12000 collaborateurs, dont 1 400 en France.
JDE comprend des marques très commercialisées en France, c’est le cas de l’Or, de Jacques Vabre, de Senseo, de Tassimo ou encore Maxwell House. L’entreprise possède par ailleurs plus de 250 ans d’expériences dans le domaine.
Créée en 1972, son ancienneté lui permet d’avoir une grande notoriété et le choix dans les variétés proposées lui donne un très large éventail de clients, notamment en ce qui concerne le café en dosettes, qui, comme nous le verrons dans le prochain paragraphe, sont l’une de celles les plus consommées au monde. Le groupe compte également 6 800 clients et 800 collaborateurs permanents.
En ce qui concerne Carte Noire-Lavazza, le groupe est également l’un des principaux leaders du pays, avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros en fin d’année 2021. Malgré une baisse de 5% par rapport à l’année précédente, le groupe compte plus de 4 500 clients réguliers et 490 collaborateurs sur l’ensemble du territoire.
L’industriel Segafredo, propose actuellement 60 kilos d’Arabica à un peu plus de huit euros le kilo… chaque kilo permettant de servir environ 130 expressos, soit un peu plus de six centimes le café pour le barman.
La tasse, payée en moyenne 1€90 au comptoir en France (2,30 en Île-de-France) et avalée d’une traite entre deux rendez-vous est une opération particulièrement fructueuse, loin de la somme payée au producteur.
L’empilement des acteurs explique qu’une augmentation des prix de la matière première de plus de 20% comme actuellement en raison de la sécheresse au Brésil, ne se soit pas ressentie par le consommateur. «Il faudrait que le prix soit doublé à la production pour que cela soit ressenti, analyse le chercheur Benoît Bertrand.
Si jamais l’an prochain, il y a de nouvelles difficultés climatiques dans un grand pays producteur, l’impact pourrait être important pour le consommateur. La structure du marché explique ce décalage.» Les acheteurs recourent notamment à des contrats à terme, en s’engageant sur un prix en amont de la récolte ce qui permet d’absorber les variations de ces dernières.
«On se couvre quand on achète du café, on fait des stocks, détaille Lionel Galut (Directeur général de MaxiCoffee). On va acheter un peu tout le temps pour lisser le risque et le prix d’achat.» Ce qui permet au consommateur de déguster le précieux nectar à un prix relativement stable.
Du point de vue des consommateurs :
Hors domicile les consommateurs sont 54% à boire leur café en restaurants CHR et 16% en restauration rapide. (Source Yougov 2021).
Les marques préférées des français sont en tête, Carte Noire : pour sa notoriété (81%), sa qualité (39%) et son rapport qualité – prix (24%) devant respectivement Nespresso et Nescafé. Pour ce qui est des machines à café les plus plébiscitées sont Nespresso, Senseo et Tassimo. (Source Yougov 2021).
Et depuis quelques années les consommateurs ont appris à apprécier les différences de saveur en fonction des terroirs. La majeure partie de la production mondiale provient du Brésil, du Vietnam, de la Colombie et de l’Indonésie. La France importe 70% d’Arabica et 30% de Robusta.
Décollage du marché français du café de spécialité :
La France est aussi un marché important pour les cafés de spécialité, même s’il a mis du temps à décoller. En 2019, la part de marché estimée des cafés de spécialité en France, a atteint 2 % à 3 % de son marché total du café, et croît rapidement. La part du café de spécialité en France devrait atteindre environ 10 % du marché total du café français d’ici 2025.
Le marché des cafés spécialisés s’est fortement développé en France, principalement dans les grandes villes comme Paris. Quelques exemples de cafés de spécialités en France : L’arbre à café, Terre de café, Honor, Matamata Coffee,…
Parmi les autres acteurs de la chaîne du café fortement axés sur le café de spécialité, citons la marque Alter Eco, qui importe du café équitable et responsable, et le négociant BELCO, qui se concentre sur les cafés de haute qualité.
Comme dans d’autres pays où le secteur des spécialités est dynamique, la France s’intéresse de plus en plus à la singularité des cafés en termes de qualité et d’origine. Pour un exportateur de café, cela souligne l’importance de mettre en valeur ces aspects dans vos cafés. (Source : https://www.cbi.eu/market-information/coffee/specialty-coffee/market-potential )
Il y a dix ans, il n’y avait qu’une poignée de coffeeshops à Paris. Aujourd’hui, les amateurs de café peuvent trouver leurs infusions parfaites dans au moins 150 coffee-shops et restaurants indépendants.
« Le marché du café de spécialité est difficile à quantifier, car il est encore très récent », nous a expliqué Antoine Netien, fondateur de Coutume Café. « Mais il s’est développé au cours des sept dernières années et s’étend à de nombreuses régions de France. »
« Le potentiel en France est énorme, précise Christophe Servell (Fondateur de la marque Terres de café). Il estime que le marché pourrait passer de 2 % des 300 000 tonnes vendues chaque année en France à 10 % de part de marché d’ici 2025. « Pourtant, c’est encore très loin des 20 % de parts de marché déjà conquises aux États-Unis », ajoute-t-il.
Avec seulement 4 % des parts du marché mondial du café de 70 milliards de dollars, le café de spécialité reste une niche. (Source : www.cbi.eu )
