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Baristina. Essayez de retenir ce nom, et si vous ne me le faites pas, Philips se chargera de vous le rappeler. En effet, la Baristina est la dernière machine à café automatique du constructeur de la célèbre Senseo.
Est-ce que ce modèle, parfaitement dans l’air du temps, a les atouts pour s’imposer ? Les premiers éléments de réponse dès maintenant.
Philosophie de la Baristina
La Baristina est une machine à café qui veut jouer sur deux tableaux : la qualité d’une machine manuelle, et la simplicité d’une machine automatique.
Pour cela, elle part sur un concept qui, à première vue, semble novateur. La machine, plutôt compacte, est équipée d’un bac à grain et d’un porte-filtre. Vous sélectionnez la longueur de votre café et la Baristina va moudre automatiquement la bonne quantité puis venir tasser le café dans le porte-filtre. Vous swipez (faites glisser en français !) ensuite votre porte-filtre sur la droite et voilà que la percolation démarre et vous permet d’obtenir votre tasse en quelques instants.
Philips tourne sa communication autour de l’idée d’un nouveau geste pour le café. C’est vrai que la Baristina se singularise en proposant un porte-filtre qui reste dans la machine jusqu’à la fin de la percolation. En cela, elle se veut plus simple qu’une machine manuelle.
Le porte-filtre, dont vous pouvez personnaliser la couleur, est bien pensé puisque le système d’éjection de la galette permet de le vider simplement et proprement. Ça fait son effet.
Voilà pour les promesses de la Baristina.
Ce mouvement s’affranchit de la complexité et de la prétention de la culture café actuelle.

Baristina, la bonne idée ?
Le style Baristina
Il faut reconnaître déjà à la Baristina d’avoir un design travaillé et plutôt réussi d’autant qu’il s’agit d’une machine compacte. Et même si je n’aime pas le blanc de façon générale, je trouve qu’elle a un style très réussi en arrondi, en jouant avec des volumes différents.
La Baristina est-elle pertinente ?
Dans son concept, je reste par contre un peu dubitatif. Cette Baristina est censée être une machine simple. C’est bien, mais le marché est déjà inondé de machine à café très simple d’utilisation. Sur votre Nespresso Krups Inissia (par exemple) il n’y a que deux boutons.
Sur une machine de type expresso broyeur (à l’instar d’une Magnifica de Delonghi par exemple), il y a effectivement plus de boutons. Mais cela n’en fait pas pour autant une machine complexe puisque le principe est le même : à savoir pas de manipulation de la galette de café qui est gérée entièrement par la machine.
Donc, se positionner sur le créneau de la simplicité me paraît un peu superflu. Et c’est pourtant totalement assumé de la part du directeur commercial responsable de cette machine qui dit ceci : « ce mouvement s’affranchit de la complexité et de la prétention de la culture café actuelle ».

Un bon café en prévision ?
On pourrait alors se tourner vers la qualité. Soyons directs, je ne vous fais pas ici un test de la Baristina car je ne l’ai pas essayé. Je constate donc les informations communiquées d’une façon ou d’une autre par Philips.
De quoi parle-t-on ? D’une pression de 16 bars, d’une température en tasse de 72°, et de 4 possibilités de tasse : expresso, allongé et ces deux versions avec l’option Extra intensité (un peu plus de café en grain en somme).
C’est peu. C’est une façon pour la Baristina de jouer sur la simplicité de sa machine. Mais quand on fait le choix d’une faire son expresso à partir d’un café en grain, c’est pour sortir des qualités standardisées des cafés de supermarché. Or pour cela, la possibilité de paramétrer son extraction, au moins un minimum, est primordiale.
C’est d’ailleurs le sens de la machine expresso ces dernières années qui offre toujours plus de possibilités pour un café toujours plus expressif. On pense là par exemple aux machines Sage. La Barista va à l’envers du mouvement pour rester dans la simplicité d’accès.
<<< Sage Barista Touch Impress, le test >>>
J’ai comme l’impression de voir une version café en grain de la Senseo : vous pouvez utiliser du café en grain et non du moulu, mais au prix d’une simplification extrême du processus de percolation, comme avec les machines à dosette.
Ça pourrait être un créneau très porteur, mais à 299 euros en prix de lancement, j’ai comme un doute alors que pour ce tarif on peut se tourner vers une machine à expresso broyeur (Philips aussi !, la Series 2200) permettant un café vraisemblablement meilleur, mais pour pas plus d’efforts.

Pour conclure à propos de la Baristina
La Baristina se veut simple comme une machine à capsule, mais avec le geste d’une machine de barista. C’est un choix qui peut séduire par son mouvement qui fait la singularité de la machine.
Il faut maintenant découvrir si la tasse, réduite à une percolation simplifiée, sera à la hauteur du tarif.
