Test du Niche Zéro, est-ce vraiment le meilleur moulin zéro rétention.

Oui, le titre est fort, presque présomptueux. Mais du Niche Zéro, on connaît surtout son aura auprès de tous les passionnés de café. Commercialisé en 2017, il reste depuis lors un produit d’exception, très peu disponible, et encore moins sur les canaux courants.

Financé avec le crowdfunding, véhiculant avec lui sa réputation d’un produit tout simplement hors normes et pourtant accessible en termes de prix, le Niche Zéro (Niche étant la marque, Zéro le modèle) mérite largement qu’on le découvre sous toutes ses formes.

Avant de moudre, le Niche Zéro pour vous étonner

Le concept Niche Zéro

Niche Zéro, c’est d’abord un concept. Parti de rien, ses concepteurs n’ont pas voulu faire simplement un autre bon moulin électrique sur le marché. Ils ont cherché à produire un appareil au plus près des attentes du public, et s’inscrivant dans son temps.

C’est pourquoi, comme indiqué en introduction, c’est un crowdfunding (un financement participatif) qui a permis de lever 2,5 millions d’Euros nécessaires à la conception du moulin. Il ne s’agissait pas seulement de se financer, mais d’impliquer les futurs clients dans la conception d’un produit qu’ils auraient envie d’acheter.

La plateforme de crowdfunding, Indiegogo, est d’ailleurs toujours la meilleure solution pour acquérir ce modèle.

Le concept tient aussi dans la durabilité du produit. Il ne s’agissait pas de faire un produit jetable mais un appareil dont l’indice de réparabilité serait un argument. C’est pourquoi le moulin se démonte facilement et que chaque pièce est changeable. On ne jette pas son Niche Zéro, on le répare et c’est reparti pour quelques années.

De plus, l’absence de pièces électroniques comme des LED, une balance ou un panneau de contrôle, évite de nombreux désagréments et une usure prématurée. Il n’y a en tout et pour tout qu’un seul bouton, du type aviateur, sur le côté de la machine.

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Le design

Proposé à 600 € sur le site du constructeur, on pourrait s’attendre à un énième moulin cubique sans grand charme. Mais non ! Non seulement le Niche Zéro fait des promesses de qualité incroyables, et en plus il a le bon goût d’avoir un vrai style.

Tout d’abord, le mélange entre la couleur et le bois nous saute aux yeux, et de la bonne façon. Ensuite, il y a cette taille, assez compacte puisqu’il mesure une trentaine de centimètres. Enfin, l’aspect un peu Tour de Pise (il n’est pas droit mais légèrement courbé) lui donne encore plus de style. Un pur plaisir.

Pour quel café est destiné le Niche Zéro ?

Voilà une des grandes promesses du Niche Zéro, une promesse qui a fait couler beaucoup d’encre avant sa mise à disposition. Depuis, plus un mot sur ce sujet tant le Niche Zéro a mis tout le monde d’accord. Normalement, un moulin moud pour de l’expresso, ou du filtre mais, schématiquement, ne sait pas faire les deux avec talent.

Avec le Niche Zéro, on est sur l’un des seuls appareils du marché  à être capable à la fois de faire une mouture pour de l’expresso et du filtre. Et de réussir cette mouture. Je vous en dis plus dans la partie concernant les réglages.

Quelques données techniques

• Largeur : 122 mm
• Profondeur : 211 mm
• Hauteur : 311 mm
• Vitesse de broyage : 1 gr/sec
• Vitesses des meules : 330 tours/minute
• Poids : 4.1 kg
• Perte au broyage : Moins de 0,2 g
• Matériel : corps en aluminium, meules en acier trempé, chêne massif
• Meules : meules coniques de 63 mm
• Bruit : 72 dB durant le broyage
• Nombre de crans : infini
• Sécurité :  ne démarre que lorsque le couvercle est refermé

Moudre, une expérience à vivre

Les réglages du Niche Zéro et ses meules

Le Niche Zéro est un moulin micrométrique. Ce terme signifie que chacun de ses crans permet un déplacement de meules qui s’exprime dans une mesure plus petite que le millimètre. Pour ce genre de moulin électrique, on sait que c’est un réglage micrométrique qui est nécessaire.

La performance du Niche Zéro réside dans sa capacité à s’affranchir des crans de réglages. Avec un système de type vis sans fin, on peut régler son moulin d’un extrême à l’autre et avec toute la précision dont on est capable.

Si on parle de moulin et de réglages, on doit bien entendu parler des meules. Ici, ce sont des Mazzer, une célèbre marque italienne réputée pour sa qualité. Côté technique, ce sont des meules coniques de 63 mm, typiquement le genre de produit que l’on trouve dans des moulins professionnels.

Enfin, ces meules sont en acier trempé, ce qui veut dire que leur résistance est prévue pour 750 kg de café moulu, soit 20 ans de café pour une consommation moyenne.

Un réglage plus fin encore que micrométrique et des meules de qualité professionnelle pour un moulin domestique, voilà déjà l’assurance d’un produit exceptionnel.

Mono-dose, problème ou inconvénient ?

Avec sa taille plutôt contenue, vous aurez deviné qu’il s’agit là d’un moulin dit mono-dose. Précisément, ce sont 50 g de café que l’on peut mettre dans le moulin, de quoi faire tout de même deux expressos.

Cela signifie que vous devrez, au préalable, peser précisément votre café, avec une petite balance électronique de cuisine par exemple, pour mettre la bonne dose dans le moulin. C’est un avantage certain car cela permet à l’amateur de café de changer de grains aussi souvent qu’il le souhaite, ce qui s’avère tout de même plus compliqué avec un moulin classique.

Une fois moulu, votre café arrive dans un récipient dans le diamètre fait… 58 mm bien sûr ! Vous pourrez ainsi sans peine et sans pertes transvaser votre café.

Silence et art de vivre

72. S’il n’y avait qu’un chiffre à retenir, c’est celui du nombre de décibels produit par ce moulin. Avec seulement 72 dB, il se classe clairement dans ces machines silencieuses. C’est appréciable car les moulins sont généralement bruyants, peu discrets et parfaits pour rompre le calme d’une maison. Avec 72 décibels, on est à peine au-dessus de ce que représente en volume une conversation entre 2 adultes.

La rétention Zéro

Si Niche est la marque, Zéro est plus que le nom commercial, c’est la grande promesse de ce produit. Par Zéro, on entend donc l’absence complète de rétention du café dans le moulin.

C’est toujours un sujet problématique car la rétention limite la précision dans la mouture de café et si l’on enchaîne plusieurs cafés différents, quelques grains peuvent se mélanger.

Avec ce modèle, la rétention est si faible, l’une des meilleures du marché, qu’elle en devient insignifiante. Pour faire simple, on perd environ 0,3 g de café, c’est-à-dire 1 grain de café sur la dose nécessaire pour faire un expresso. Autant dire que même un palais expérimenté ne verra pas de plaintes possibles à ce propos avec ce modèle.

Avec si perte si insignifiante, qui justifie le Zéro qui symbolise ce moulin, l’altération du goût n’est pas perceptible. Pas de rétention, pas de mélange de grain d’une utilisation à l’autre, la promesse qui a tant fait parler lors de la commercialisation de cet appareil est parfaitement tenue. Et c’est tout simplement très rare d’arriver à ce niveau de précision, et encore plus pour un appareil au tarif relativement grand public.

L’entretien du moulin à café et de ses meules coniques

Des meules coniques de 63 mm de chez Mazzer, ça s’entretient. Sur le Niche Zero, cela devient un vrai plaisir tant l’appareil s’ouvre facilement pour accéder au moulin et passer un coup avec l’élégant pinceau afin d’éliminer de microscopiques déchets.

Mon avis sur Niche Zéro

Avant de me faire reprocher trop d’enthousiasme devant ce modèle, je vais commencer par y apporter deux-trois bémols. S’il n’y a rien de rédhibitoire, ce sont des points qui méritent tout de même d’être pris en considération.

Ne cherchez pas un revendeur, mais passez par la plateforme Indiegogo accessible depuis le site. On règle en Livres Sterling, on attend parfois 2 à 3 mois pour recevoir son produit. Cela peut sembler long mais le jour de la réception du colis, c’est Noël !

Un pinceau est fourni pour nettoyer le moulin. Une poire pour souffler et finir parfaitement le travail aurait été aussi une bonne idée.

Le moulin moud a la vitesse, environ, de 1 g/seconde. C’est relativement lent, et s’explique à la fois par la volonté de faire un moulin silencieux et par la qualité finale de la mouture. Comptez parfois quelques secondes supplémentaires en raison de l’effet pop-corn, c’est-à-dire des derniers grains de mouture qui rebondissent sur les cônes de meulage au dernier instant.

Ceci est dit. Maintenant, répétons à quel point ce Niche Zéro est surprenant. Sa qualité repose une conception qui a tout repris de zéro pour repenser le moulin en le simplifiant à l’extrême pour se concentrer uniquement sur sa fonction. Résultat, sa finesse de réglage permet d’obtenir une mouture exceptionnelle, sans grumeaux, parfaitement adaptée tant à l’expresso qu’à l’extraction douce. Son design, sa longévité, sa capacité à être entretenu et réparé au besoin ainsi que son silence s’ajoutent à la qualité de la mouture.

On peut vouloir un moulin plus gros, mais pourquoi faire ? Un moulin plus cher ? Mais celui-çi est idéal et vendu autour de 600€ ! Alors finalement, si l’aura du Niche Zéro, auprès de ceux qui ont eu la chance de l’acquérir comme ceux qui ont suivi son développement, est si importante, ce n’est pas un hasard.